Intimité & sexualité - Parkinson Québec
 

Intimité & sexualité

L’intimité physique et émotionnelle sont des besoins communs à tous les êtres humains. Le vieillissement et la maladie de Parkinson peuvent entraîner des changements dans votre dynamique de couple et votre sexualité. Vous pouvez adopter de nouveaux moyens de communication afin de vous rapprocher de votre partenaire et de renforcer votre relation.


Parler ouvertement de son intimité ou de sa sexualité n’est pas aisé, même avec son partenaire. Nous exprimons habituellement ces besoins par des indices non verbaux, tels que des regards ou des gestes. La maladie de Parkinson peut perturber ces indices d’expression du désir que vous avez établis au cours du temps. Certains symptômes, comme des mouvements involontaires, peuvent également vous déranger ou vous sembler incongrus dans vos rapports sexuels. Finalement, la maladie provoque parfois des dysfonctionnements sexuels qu’il est possible de traiter.

Face à ces changements, vous devez ouvrir de nouveaux canaux de communication avec votre partenaire pour éviter la frustration, le ressentiment et la colère qui peuvent s’installer même chez les couples qui s’aiment.

Vous pouvez vivre une belle intimité et une sexualité épanouie avec la maladie de Parkinson. Discutez-en franchement avec votre partenaire ou un professionnel si vous en éprouvez le besoin.

Voici nos réponses à plusieurs de vos questions fréquentes :

FAQ
Quels sont les bienfaits de l’intimité dans la maladie de Parkinson ?

L’intimité physique et l’activité sexuelle sont associées à un plus grand plaisir de la vie. Une vie sexuelle régulière et harmonieuse est associée à un plus grand bien-être.

Les contacts humains sont à la source de la libération de nombreux neurotransmetteurs et hormones qui provoquent cette sensation de bien-être. Le contact augmente notamment les niveaux de dopamine et de sérotonine qui font défaut chez les personnes qui vivent avec la maladie. Ces neurotransmetteurs permettent de réguler l’humeur et diminuent les niveaux de stress et d’anxiété. La dopamine joue également un rôle important dans la gestion du plaisir. L’intimité physique augmente également la sécrétion d’ocytocine, l’hormone du bien-être, qui contribue à inspirer une pensée positive et à maintenir une vision optimiste du monde. L’ocytocine accroît également les sentiments de compassion et de confiance.

Nous avons tous besoin d’aimer et d’être aimés, de toucher et d’être touchés, ainsi que d’avoir des relations affectueuses, empathiques et bienveillantes. Lorsque cette intimité physique et émotionnelle existe dans notre vie, nous pouvons mieux répondre aux défis et surmonter des moments de frustration, de douleur et de désespoir.

Comment la maladie de Parkinson affecte-t-elle la sexualité?

La sexualité des couples qui sont touchés par la maladie de Parkinson est affectée par plusieurs paramètres, entre autres :

  1. Les codes physiques établis pour communiquer son désir ou sa satisfaction sont perturbés par les symptômes tels que la diminution des expressions faciales et les difficultés de communication;
  2. La maladie peut affecter l’estime que l’on a de soi et de son corps ainsi que les comportements de séduction;
  3. Les tremblements ou la dyskinésie peuvent être accrus par l’excitation sexuelle. Ils ne sont pas dangereux et ne doivent pas être un frein à vos activités;
  4. La lenteur des mouvements et la rigidité peuvent affecter vos ébats. Réinventez-vous;
  5. L’âge, comme la maladie de Parkinson, peut engendrer certaines dysfonctions sexuelles, autant chez les femmes que chez les hommes;
  6. La baisse de dopamine peut réduire le niveau d’intérêt ou de désir sexuel;
  7. L’anxiété et la dépression, également associées à la maladie ou à sa prise en charge par le proche aidant, peuvent également devenir des obstacles au désir.
Comment recréer l’intimité dans votre couple?

Tentez de maintenir une intimité dans votre couple malgré les défis causés par la maladie. Vous pouvez y parvenir de plusieurs façons.

Ouvrez de nouveaux canaux de communication

Beaucoup de couples ne se parlent pas ouvertement de leur sexualité ou de leur intimité. La maladie de Parkinson vient changer les codes que votre couple a parfois mis des années à établir, que ce soit pour évoquer le désir, la satisfaction, la reconnaissance ou la jouissance d’être avec l’autre.

Ces codes étant changés, vous devez réapprendre ensemble à vous manifester de l’attention et de l’amour. Soyez à l’écoute de l’autre, sans être déconcerté par la nouvelle expression de ses besoins.

  • Exprimez-vous votre amour et votre appréciation régulièrement;
  • Discutez de vos émotions et de vos préoccupations respectives;
  • Prenez du temps pour passer des moments de qualité ensemble;
  • Prenez des moments pour chacun de vous.

Soyez patient et compréhensif

Votre capacité à faire face ensemble aux défis engendrés par la maladie va déterminer l’avenir de votre nouvelle intimité.

  • Laissez-vous le temps de vous adapter aux changements;
  • Acceptez que l’autre ne vive pas la situation de la même manière que vous;
  • Soyez flexible au niveau de en ce qui concerne vos attentes. Les symptômes de la maladie sont parfois inattendus. Acceptez que les choses ne se passent pas comme prévu.

Faites la distinction entre les activités intimes et les activités sexuelles

L’intimité n’est pas qu’une question de sexualité. Il existe d’autres moyens pour vous rapprocher de votre partenaire et exprimer votre amour.

  • Se serrer dans les bras;
  • Se donner un câlin;
  • Partager un repas;
  • Regarder la télévision ensemble;
  • Créer des événements à partir de votre routine;
  • Partir en voyage un week-end ou même une journée.

Accordez-vous des petits plaisirs

C’est dans ces moments qu’on recharge nos batteries. Ceci peut faire la différence et vous aider à garder un équilibre. Il existe de nombreuses façons d’évacuer le stress et la fatigue. Réservez-vous du temps pour le repos et pour des activités qui vous aident à relaxer. Ne vous sentez pas coupable de prendre ces instants pour vous. C’est un investissement à long terme dans votre santé et celle de votre proche.

Vous pouvez facilement intégrer dans votre pratique quotidienne des exercices de respiration et de pleine conscience. Ces pauses peuvent vous aider à vous ressourcer.

Concentrez-vous sur le plaisir et non sur la performance

L’âge, comme la maladie de Parkinson, vient altérer les capacités du corps. Nos attentes vis-à-vis de celui-ci doivent être réévaluées périodiquement en donnant à l’intimité sa véritable place, soit la satisfaction mutuelle. Donnez la priorité au confort et au plaisir, non à la performance.

  • Apprenez les positions confortables;
  • Trouvez des solutions (p. ex. le toucher, l’excitation) propres à vos limitations physiques;
  • Pratiquez-vous à développer l’intimité et la satisfaction à travers la stimulation sexuelle sans rapports sexuels, puis commencez à nouveau à introduire les rapports sexuels;
  • Réapprenez à découvrir votre corps et les sensations;
  • Découvrez comment certaines manifestations de la maladie peuvent être des signes de l’excitation.
Les besoins sexuels de mon partenaire ont étrangement augmenté depuis qu’il prend des médicaments. Dois-je m’inquiéter?

Les agonistes dopaminergiques entraînent, chez près du tiers des patients, des comportements sexuels inhabituels, excessifs, voire compulsifs. Ces comportements appartiennent aux troubles du contrôle des impulsions. Ces dépendances peuvent s’étendre au domaine du jeu, des achats, mais aussi de l’alimentation.

Dans le domaine sexuel, ces troubles s’expriment généralement par de la masturbation compulsive, une demande répétée et excessive de rapports sexuels, la multiplication des partenaires, l’utilisation compulsive de pornographie, ou par de nouvelles orientations sexuelles. Ces troubles sont d’autant plus importants lorsque les patients sont de jeunes hommes. L’ampleur de ces troubles est généralement proportionnelle à la dose d’agoniste dopaminergique prise.

Souvent, les personnes qui éprouvent ces comportements impulsifs ne se rendent pas compte de la gravité de leurs agissements, ni des conséquences qu’ils peuvent entraîner. Si vous avez des doutes, vous devez immédiatement en parler avec le neurologue ou un professionnel de la santé qui peut réduire progressivement les doses de ce type de médicament. Cet ajustement suffit généralement à mettre fin à ces troubles.

Existe-t-il un professionnel pour m’aider?

Si vos difficultés persistent, vous pouvez trouver de l’aide auprès d’un professionnel, tel que votre médecin, votre neurologue ou un sexologue.

Certaines personnes sont gênées de discuter de leur sexualité avec les professionnels de la santé. Votre sexualité fait partie intégrante de votre vie. Des problèmes dans votre intimité peuvent impacter d’autres sphères de votre vie. C’est en parlant de vos difficultés aux professionnels qu’ils seront en mesure de vous aider. Leur accompagnement se fait en toute confidentialité. Vous verrez qu’il est tout à fait possible d’avoir une intimité et une sexualité épanouies avec la maladie de Parkinson.

Lors de ces rencontres, votre objectif sera d’exprimer vos émotions et vos besoins affectifs tout en démontrant du respect et de la compréhension envers ceux de votre partenaire.

Ressources à consulter et à mettre en pratique

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