Rubrique scientifique
Comprendre la maladie pour mieux la combattre
La rubrique scientifique de Parkinson Québec vous offre des informations claires et fiables sur les avancées en recherche et les innovations liées à la maladie de Parkinson. Ce trouble complexe affecte bien plus que le mouvement : tremblements, rigidité, lenteur des mouvements, troubles de l’équilibre, mais aussi symptômes non moteurs comme la fatigue, l’anxiété, les troubles du sommeil ou encore les difficultés cognitives.
Notre mission est de vous aider à mieux comprendre ces enjeux et à découvrir comment la recherche contribue à améliorer la qualité de vie des personnes touchées. Plongez dans un univers où la science devient un outil d’espoir et de progrès.
Juillet 2024
Gérer les symptômes de la maladie de Parkinson par une alimentation adaptée
Choisir les bons aliments et avoir une alimentation appropriée peut avoir un impact positif sur la gestion de certains symptômes de la maladie de Parkinson.
Actuellement, aucun régime alimentaire n’a démontré son efficacité pour traiter la maladie de Parkinson, ni pour ralentir ou stopper sa progression au fil du temps. Néanmoins, vos choix alimentaires peuvent aider à soulager les symptômes, optimiser l’effet des médicaments et améliorer la santé globale
Les bienfaits d’une alimentation adaptée
Des choix alimentaires judicieux peuvent atténuer certains symptômes et vous aider à maintenir une meilleure qualité de vie.
• Constipation
Pour atténuer ce symptôme qui affecte 60 à 80% des personnes atteintes de Parkinson, mangez des aliments riches en fibres comme le pain de blé entier, les légumes (pois, brocoli, chou frisé, chou-fleur, épinards), les baies, les fruits avec la peau (pruneaux, poires et pommes), les fruits secs sans sucre ajouté, les grains entiers, les légumineuses (haricots, lentilles), et augmentez votre consommation de liquides, idéalement à 1,5 à 2 litres par jour.
• Mouvements lents ou incontrôlés
Ces symptômes entraînent des difficultés à manipuler les aliments dans l’assiette et à les transporter à la bouche, avec un risque accru de renversement. Il est conseillé de ne pas sauter de repas et de prendre le temps de manger. Vous pouvez également essayer des aliments prédécoupés ou des aliments à manger avec les doigts, et prendre vos repas dans un environnement calme.
• Brûlures d’estomac, reflux et ballonnements
Mangez de petits repas fréquents et restez assis droit pendant votre repas et pendant une heure après avoir mangé. Limitez les aliments et boissons qui aggravent les symptômes, comme les aliments épicés, la menthe, le chocolat, les jus d’agrumes, les oignons, les tomates, l’alcool, la caféine et les boissons gazeuses. Évitez d’utiliser des pailles.
• Problèmes de vessie
Si vous ressentez des urgences pour aller aux toilettes ou avez des difficultés à vider votre vessie, il est conseillé de limiter votre consommation de boissons contenant de la caféine, telles que le thé, le café ou les boissons gazeuses sucrées.
• Nausées et vomissements et hypotension orthostatique
Mangez de petits repas fréquents et prenez vos médicaments avec un repas ou une collation. Les boissons gazeuses non alcoolisées aromatisées au gingembre peuvent aider à réduire les nausées. Pour mieux gérer l’hypotension orthostatique, réduisez votre consommation de glucides et d’alcool. Une augmentation de l’apport en sel et en liquides peut également aider.
• Interaction des aliments avec la médication
Les protéines (viande, poisson, œufs, produits laitiers, légumineuses, etc.), l’aspartame et les suppléments de fer interfèrent avec la capacité du corps à absorber la lévodopa. Il est donc conseillé de respecter un délai de 60 minutes entre la prise de ce médicament et l’ingestion de ces aliments.
• Les personnes atteintes de Parkinson peuvent éprouver des difficultés à avaler, ce qui augmente les risques d’étouffement et de malnutrition. Consultez un médecin pour obtenir une référence auprès d’un orthophoniste. Une évaluation de la déglutition et le choix d’aliments adaptés peuvent améliorer votre condition et rendre les repas plus sûrs et agréables.
•Visionnez la SESSION 2 de TavieTM en mouvement : https://parkinsonquebec.ca/…/tavie-en-mouvement/session-2/
Autrices
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers, PhD. Chercheuse d’établissement. Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais. Professeure associée. École interdisciplinaire de la santé. Université du Québec en Outaouais.
Août 2024
Kinésiophobie : Comprendre la peur du mouvement et de l’activité physique
Avez-vous peur de faire de l’activité physique par crainte d’exacerber vos symptômes ? C’est ce qui se nomme la kinésiophobie ! Et vous n’êtes pas seul à la ressentir.
Que ce soit par crainte de tomber, de ressentir de la douleur ou d’exacerber leurs symptômes, les personnes vivant avec la maladie de Parkinson peuvent avoir une peur excessive du mouvement et de l’activité physique.
Qui a de la kinésiophobie ?
Bien qu’encore peu d’études n’ait été fait sur le sujet, il semblerait que toutes les personnes vivant avec la maladie de Parkinson ont une certaine crainte du mouvement ou de l’activité physique. Plus de 75% auraient des niveaux de kinésiophobie dits modérés ou élevés, alors que ce nombre est de seulement 55% dans la population générale.
Quelles sont les causes de la kinésiophobie ?
Les causes de la kinésiophobie dans la maladie de Parkinson sont inconnues. Par contre, nous savons que les personnes qui ont le plus de kinésiophobie sont celles qui sont plus âgées et qui sont dans des stades plus avancés de la maladie. Il semble aussi y avoir un lien avec la présence de douleur et la peur de tomber.
Quelles sont les conséquences de la kinésiophobie ?
Dans la maladie de Parkinson, la kinésiophobie causerait une moins grande dépense énergétique quotidienne et aurait un impact négatif sur la qualité de vie. De plus, les personnes ayant le plus de kinésiophobie seraient celles qui font le moins d’activité physique et qui auraient un équilibre plus précaire.
Recommandations
Bien que l’activité physique améliore certains symptômes de la maladie de Parkinson, et peut même réduire la progression de cette dernière, les personnes souffrant de kinésiophobie ont moins tendance à en pratiquer. Considérant l’importance de l’activité physique pour la gestion du Parkinson, il est primordial de prendre action afin de réduire, voire éliminer, sa kinésiophobie.
Voici quelques trucs :
• En parler avec son entourage et les professionnels de la santé.
• Identifier et comprendre ce qui cause sa peur de l’activité physique.
• Commencer à faire de l’activité physique de façon graduelle (ex. 5 min la première fois et augmenter graduellement la durée et la fréquence des entraînements).
• Commencer à faire de l’activité physique avec un professionnel (ex. kinésiologue, entraîneur personnel, coach sportif).
• S’inscrire à des cours d’activité physique conçus pour les personnes vivant avec le Parkinson.
• Faire de l’activité physique avec un ami ou un proche.
• Adapter l’activité physique à ses capacités (ex. exercices en position assise ou avoir un appui si vous avez des troubles de l’équilibre).
• Faire l’activité physique lorsque la médication est pleinement efficace pour se sentir plus en forme.
• Si la kinésiophobie s’accompagne d’une anxiété plus générale, agir sur cette anxiété en consultant un psychologue et en parlant avec votre médecin ou neurologue.
Autrices
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers, PhD. Chercheuse d’établissement. Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais. Professeure associée. École interdisciplinaire de la santé. Université du Québec en Outaouais.
Août 2024
Gérer le risque de chutes chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson
Les chutes récurrentes sont fréquentes chez les personnes atteintes de Parkinson, avec environ 80 % attribuables à l’instabilité posturale et au freezing de la marche.
La peur de tomber peut limiter les activités physiques, réduisant ainsi la force, l’équilibre et la participation sociale.
Des études montrent que les blessures résultant des chutes sont une cause fréquente d’hospitalisation chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Ces admissions sont associées à une durée de séjour prolongée, une diminution de la qualité de vie et à une augmentation de la mortalité.
Des symptômes moteurs tels que le freezing, la festination, l’instabilité posturale, la lenteur des mouvements, ainsi que des symptômes non moteurs comme l’hypotension orthostatique, la douleur, la fatigue, les hallucinations, la perte de mémoire, les symptômes gastro-intestinaux, les symptômes urinaires et la dyskinésie, sont associés à un risque accru de chutes entraînant une hospitalisation. Le risque de chute augmente avec la sévérité de ces symptômes.
• Pistes de prévention Il est important de communiquer à votre équipe de soins les symptômes que vous présentez et qui entraînent un risque accru de chute. En partageant ces informations, vous permettez à votre équipe de mettre en place des stratégies pour minimiser ce risque et améliorer votre sécurité.
• Activité physique et physiothérapie Des activités comme la danse ou le ping-pong, qui nécessitent des mouvements contrôlés et précis, aident à améliorer l’équilibre et la coordination. Le tai-chi aide à contrôler la posture, et la pratique du vélo stationnaire peut aider à améliorer la vitesse de la marche et la cadence.
Un physiothérapeute peut également élaborer un programme visant à traiter l’instabilité posturale, le freezing de la marche, la festination et les problèmes de posture.
• Surveillance médicale Votre équipe soignante peut vous prescrire des médicaments pour contrôler l’hypotension orthostatique et vous conseiller le port de bas de compression, ainsi qu’une consommation accrue de liquides et d’électrolytes.
• Ajustement de la dose de vos médicaments La dyskinésie, un effet secondaire de la Lévodopa, peuvent être atténuées en ajustant la dose.
• Adapter votre milieu de vie Assurez-vous de rendre votre espace sécuritaire. Privilégiez les espaces ouverts avec un sol plat et uniforme. Retirez les tapis et les obstacles. Les zones encombrées et les portes étroites peuvent déclencher le freezing. Rangez les câbles électriques et ajoutez des veilleuses pour faciliter vos déplacements, surtout la nuit.
Installez des barres d’appui dans les zones à risque, comme la salle de bain et ajoutez des tapis antidérapants ainsi qu’une chaise de douche. Choisissez des chaussures adaptées : semelles en caoutchouc ou en cuir, bien ajustées, avec un léger talon, mais sans talons hauts. Portez un dispositif d’alerte.
• Dispositifs d’aide à la marche Les déambulateurs et les fauteuils roulants peuvent aider à réduire l’instabilité lors de vos déplacements. Votre équipe soignante peut vous aider à choisir le dispositif le mieux adapté à vos besoins.
Autrices
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers, PhD. Chercheuse d’établissement. Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais. Professeure associée. École interdisciplinaire de la santé. Université du Québec en Outaouais.
Septembre 2024
Hyperhidrose. Comprendre l’origine de la transpiration excessive
L’hyperhidrose ou hypersudation se définit comme une transpiration incontrôlable, excessive et soudaine qui peut se manifester chez certaines personnes vivant avec la maladie de Parkinson. La réduire vous aidera à améliorer votre qualité de vie.
Il est difficile de déterminer la prévalence de l’hyperhidrose dans la maladie de Parkinson, probablement par un manque de reconnaissance de ce phénomène dans le domaine médical, et aussi parce que plusieurs personnes ayant de l’hyperhidrose ne consultent pas leur médecin pour ce problème.
On sait toutefois que l’hyperhidrose peut se manifester à tout moment, sans relation nécessaire avec le niveau d’activité physique ou la température ambiante. Lorsqu’elle se produit la nuit, elle peut également affecter la qualité du sommeil. Une transpiration excessive peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie, allant parfois jusqu’à l’isolement.
– Mécanismes
Les personnes vivant avec la maladie de Parkinson peuvent rencontrer des problèmes avec la partie du système nerveux qui contrôle la thermorégulation, ce qui pourrait entraîner une transpiration excessive. La thermorégulation est un mécanisme essentiel du corps humain qui régule notre température corporelle en continu, comme un thermostat. Elle permet de refroidir ou d’échauffer le corps afin de maintenir une température d’environ 36,9 °C.
Des études montrent une association entre l’hyperhidrose et une hyperactivité de notre centre régulateur de la thermorégulation qui se nomme l’hypothalamus. La maladie de Parkinson entrainerait aussi une diminution du nombre de glandes sudoripares (glandes sécrétant la sueur) dans les parties éloignées du corps ce qui engendrerait une transpiration excessive vers les parties plus centrales du corps comme le tronc, le dos, le cou et la tête. Cependant, il n’existe pas encore de consensus sur le fait que ces deux phénomènes soient liés ou indépendants.
Il est aussi possible que la transpiration excessive soit un effet secondaire de la prise de médicament contre les symptômes moteurs de la maladie. La transpiration pourrait apparaitre de façon spontanée lors de l’état « OFF ». Elle peut toutefois aussi se produire pendant l’état « ON » surtout si vous souffrez de dyskinésie.
– Pistes de prévention
Il est important de communiquer à votre équipe de soins les symptômes que vous présentez. En partageant ces informations, vous permettez à votre équipe de mettre en place des stratégies pour améliorer votre qualité de vie.
Stratégies pour gérer l’hyperhidrose au quotidien
-Restez hydraté;
-Réduisez la consommation des aliments pouvant causer un plus haut niveau de transpiration comme la caféine, les aliments épicés, les boissons alcoolisées;
-Utilisez régulièrement un antitranspirant pour réduire la transpiration. Sachez qu’un déodorant ne réduira que les odeurs;
-Identifiez et réduisez les facteurs de stress qui causent de la transpiration;
-Apportez du linge de rechange lors de vos déplacements et portez des vêtements amples et souples composés de coton ou d’autres fibres naturelles;
-Choisissez des vêtements qui ne révèlent pas la sueur;
-Portez des « chaussures qui respirent » et changez-les régulièrement;
-Portez des chaussettes en fibres naturelles, comme le coton, ou des chaussettes de sport conçues pour absorber l’humidité. Changez de chaussettes deux fois par jour si possible.
Auteurs
Guillaume Champagne, Étudiant au programme de Maîtrise en Sciences de l’activité physique, Université du Québec à Montréal
En collaboration avec
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers PhD. Chercheuse d’établissement Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais Professeure associée École interdisciplinaire de la santé Université du Québec en Outaouais
Septembre 2024
Gestion des fluctuations motrices et des dyskinésies
La dyskinésie, une complication fréquente du traitement par lévodopa chez les personnes vivant avec la maladie de Parkinson, se manifeste par des mouvements involontaires et erratiques. Sa gestion efficace nécessite un ajustement des doses pour minimiser l’impact sur la qualité de vie, notamment chez les patients plus jeunes plus vulnérables à ces effets.
La dyskinésie est considérée comme un effet secondaire majeur de la thérapie de remplacement de la dopamine. Se caractérise par des mouvements involontaires, incontrôlables, erratiques et oscillatoires, des secousses rapides ou des spasmes musculaires lents et prolongés, des mouvements de torsion qui peuvent affecter différentes parties du corps, telles que les mains, les bras, les jambes, le torse, la mâchoire et le cou. Ces mouvements apparaissent à différents moments en relation avec les doses de lévodopa.
Pistes de prévention
La prévention des dyskinésies chez les personnes vivant avec la maladie de Parkinson est essentielle pour améliorer la qualité de vie et optimiser les traitements.
Voici quelques stratégies pour les minimiser:
Optimisation de la médication
Demander à votre médecin s’il est possible d’ajuster la dose et le moment de la prise de lévodopa permet d’administrer la quantité optimale pour contrôler les symptômes de la maladie tout en évitant les excès susceptibles de provoquer la dyskinésie. Cependant, à mesure que la maladie progresse, une réduction de la dose de lévodopa peut entraîner un contrôle insuffisant des symptômes. Des médicaments sont disponibles pour réduire la dyskinésie sans aggraver les périodes « off », notamment l’amantadine, l’apomorphine et la rotigotine.
Autres alternatives thérapeutiques
Votre médecin peut vous prescrire une formulation à libération prolongée ou recommander une infusion intestinale continue, telle que Duodopa, pour réduire les fluctuations de la dopamine responsables de la dyskinésie.
Le Vyalev, un médicament disponible au Québec, est prescrit en cas de dyskinésies sévères lorsque celles-ci sont fortement perturbantes et ne sont pas suffisamment contrôlées par d’autres traitements.
La stimulation cérébrale profonde est une intervention chirurgicale efficace pour les symptômes graves de dyskinésie, mais elle est réservée aux patients soigneusement sélectionnés et utilisée seulement lorsque d’autres traitements ont échoué. N’hésitez pas à aborder toutes ces possibilités avec votre équipe de soins!
Stratégies pour gérer la dyskinésie au quotidien
• Enregistrez dans un journal l’heure et la fréquence des dyskinésies. Cela aidera votre équipe soignante à évaluer l’efficacité de vos médicaments et à optimiser la planification de vos activités quotidiennes en fonction de vos moments de meilleure mobilité.
• Le stress peut intensifier les symptômes de la dyskinésie. Il est important de trouver des moyens de le réduire, comme les exercices de respiration, le massage ou le yoga.
• Une mauvaise qualité de sommeil est liée à une augmentation de la dyskinésie. Améliorer la gestion du sommeil pourrait apporter des bénéfices dans le traitement de la dyskinésie.
• Chez certaines personnes, les protéines peuvent interférer avec les effets de la lévodopa. Il est donc conseillé de prendre la médication dopaminergique 30 à 45 minutes avant les repas.
Pour en savoir plus :
Consultez la rubrique scientifique : Gérer les symptômes de la maladie de Parkinson par une alimentation adaptée.
Visitez le site web du Programme EMPATIC : https://parkinsonquebec.ca/…/en-ligne/programme-empatic/
et visionnez la session 9 de TavieTM en mouvement Écoutez votre corps face aux imprévus liés à la maladie de Parkinson.
Téléchargez les fiches aide-mémoire :
Fluctuations motrices et non motrices
Différents trucs pour prendre une pause du stress
Visionnez le Webinaire : La Chirurgie par Ultrasons focalisés & le Parkinson : https://www.youtube.com/watch?v=PWVUj3ve45E
Auteurs
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers, PhD Chercheuse d’établissement Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais Professeure associée École interdisciplinaire de la santé Université du Québec en Outaouais
Christian Duval, PhD Professeur de neurosciences Faculté des sciences Université du Québec à Montréal Directeur du Laboratoire d’évaluation des troubles du mouvement Centre de recherche de l’institut universitaire de gériatrie de Montréal
Octobre 2024
Hallucinations visuelles et non visuelles
Les hallucinations visuelles et non visuelles sont des symptômes présents chez certaines personnes vivant avec la maladie de Parkinson. Bien que les hallucinations visuelles soient plus fréquentes au départ, des hallucinations auditives, olfactives, gustatives et tactiles peuvent aussi apparaître au fil du temps.
Celles-ci surviennent lorsqu’une personne voit, entend ou ressent quelque chose qui n’existe pas réellement. Elles sont décrites comme des illusions créées par le cerveau et impliquant les sens du corps. Les hallucinations ne sont ni des rêves ni des cauchemars; elles se produisent lorsque la personne est éveillée à tout moment de la journée ou de la nuit.
Les hallucinations peuvent affecter jusqu’à 75 % des personnes au cours de la maladie et surviennent surtout dans les stades plus avancés. L’apparition des hallucinations a un impact significatif sur la qualité de vie des personnes atteintes du Parkinson et de leurs familles.
Elles peuvent impliquer des visions de personnes, d’animaux ou d’insectes inexistants. Les hallucinations auditives sont généralement non verbales, avec des sons étouffés. Vous pouvez par exemple être convaincu d’avoir entendu un son familier, comme une porte qui s’ouvre ou une sonnette qui retentit.
Vous pourriez également avoir l’impression que quelqu’un ou quelque chose vous touche, que vous ressentiez des insectes qui marchent sur votre peau ou que vous perceviez des odeurs, comme de la fumée, ou des saveurs sans avoir rien consommé.
Pistes de prévention
Communiquez avec votre équipe soignante dès que vous réalisez que vous avez des hallucinations, ou si celles-ci s’aggravent. Ils pourront vous conseiller et vous orienter vers les ressources thérapeutiques adaptées à votre situation.
Médicaments
Des médicaments existent pour traiter les hallucinations visuelles. Votre médecin cherchera le traitement le mieux adapté à vos besoins. Il pourra également explorer les causes possibles, telles qu’une infection ou des changements récents dans votre traitement médicamenteux.
Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
La TCC est une forme de thérapie qui vous aide à modifier votre perception des hallucinations. Un thérapeute peut collaborer avec vous pour atténuer l’anxiété ou la détresse que vous ressentez à cet égard.
Stratégies pour gérer la dyskinésie au quotidien
– Inscrivez dans un journal les heures auxquelles vos hallucinations se manifestent et si des facteurs (ex. un bruit ou une situation stressante) ont pu les déclencher ou les aggraver. Cela permettra à votre équipe soignante d’identifier si, par exemple, la prise de vos médicaments influence leur déclenchement.
– Adoptez de bonnes habitudes de sommeil, car la fatigue peut déclencher ou aggraver les hallucinations. Évitez la caféine et d’autres stimulants, tels que la nicotine et l’alcool, trop près de l’heure du coucher.
– Pratiquez régulièrement une activité relaxante avant de vous coucher, comme lire ou écouter de la musique.
– Améliorez l’éclairage pour diminuer les ombres et retirez ou couvrez les objets qui pourraient provoquer des hallucinations.
– Pratiquez des exercices de respiration profonde pour vous aider à gérer votre anxiété liée à vos hallucinations.
– Parlez-en à votre famille et à vos proches. Cela les aidera à comprendre vos ressentis et à mieux vous soutenir dans la gestion de vos hallucinations.
Pour en savoir plus :
Unité de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) | Centre universitaire de santé McGill (cusm.ca) : https://cusm.ca/…/unit%C3%A9-th%C3%A9rapie-cognitivo…
Visitez le site web du Programme EMPATIC : https://parkinsonquebec.ca/…/en-ligne/programme-empatic/
et visionnez la session 5 de TavieTM en mouvement : Mieux communiquer ensemble, avec notre entourage et les professionnels de la santé
Téléchargez les fiches aide-mémoire : Pour mieux préparer nos visites médicales
Visionnez la session la session 9 de TavieTM en mouvement Écoutez votre corps face aux imprévus liés à la maladie de Parkinson
Téléchargez les fiches aide-mémoire : Différents trucs pour prendre une pause du stress.
Autrices
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers, PhD. Chercheuse d’établissement. Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais. Professeure associée. École interdisciplinaire de la santé. Université du Québec en Outaouais.
Octobre 2024
Gérer le risque de la santé bucco-dentaire
Les dents c’est plus qu’un simple sourire !
Maintenir une bonne hygiène dentaire est essentiel mais peut être un défi pour certaines personnes vivant avec la maladie de Parkinson !
Plusieurs symptômes associés à la maladie peuvent contribuer à la détérioration de la santé buccodentaire :
Les symptômes moteurs affectent la dextérité nécessaire pour maintenir une routine d’hygiène efficace, tandis que la rigidité peut impacter le système oro-facial, rendant l’hygiène bucco-dentaire encore plus difficile.
La dysphagie, résultant de la dysfonction des muscles impliqués dans la déglutition, provoque des difficultés à avaler et augmente les risques d’étouffement. Ces problèmes nuisent à l’hygiène bucco-dentaire, puisque ça entraîne une difficulté à éliminer les résidus alimentaires et la salive, favorisant l’accumulation de plaque et augmentant les risques de caries, de maladies parodontales et d’infections.
Les symptômes non moteurs, tels que la dépression, l’anxiété, l’hypersalivation, les nausées, la somnolence, les altérations du goût et de l’odorat, la démence et les troubles cognitifs, affectent également l’autogestion des soins dentaires.
Certains médicaments prescrits présentent plusieurs effets secondaires, tels que la xérostomie (assèchement de la bouche), le syndrome de brûlure buccale et les nausées. De plus, les modifications de l’acidité de la salive augmentent le risque de caries et de maladies parodontales.
La plupart des symptômes de la maladie nuisent à la capacité de la personne atteinte d’assurer une hygiène bucco-dentaire efficace, que ce soit pour le brossage, l’utilisation de la soie dentaire ou l’application d’un agent antimicrobien pour le rinçage.
Les conséquences d’une hygiène bucco-dentaire inadéquate et d’un suivi irrégulier chez le dentiste sont nombreux et ne se limitent pas seulement aux dents et aux gencives.
Un manque d’hygiène bucco-dentaire augmente le risque de caries et d’infections, entraînant des traitements allant de la simple réparation d’une lésion carieuse à l’extraction dentaire.
Un manque d’hygiène peut aussi provoquer des inconforts, des changements de goût, des douleurs et des difficultés de mastication, ce qui peut exacerber la dysphagie dans certains cas.
Une hygiène bucco-dentaire déficiente, peut influencer des conditions telles que l’athérosclérose, le diabète mellitus, la maladie d’Alzheimer et l’arthrite rhumatoïde.
De plus, les difficultés de mastication liées à la perte de dents, aux douleurs et aux changements de goût entraînent un déficit nutritionnel et augmentent le risque de pneumonie associée à l’inhalation de bactéries présentes dans la salive.
Recommandations
Afin de maintenir une bonne santé globale, il est important d’augmenter l’efficacité de l’hygiène orale à la maison. Voici des recommandations qui peuvent aider à réduire l’accumulation de nourriture, de biofilm et de bactéries en bouche :
*Utilisez régulièrement la brosse à dent électrique
*Demandez à votre dentiste de vous prescrire du dentifrice en haute concentration en fluorure.
*Utilisez du Rince-bouche antimicrobien
*Utilisez des brossettes interdentaires ou le waterpik qui peuvent faciliter le nettoyage, car il est important d’aller entre les dents où, malgré le brossage mécanique, la nourriture et le biofilm s’accumulent.
*Demandez à votre équipe soignante de vous prescrire un médicament aidant à soulager la xérostomie
*Un examen et un nettoyage réguliers, accompagnés d’un traitement au fluor chez le dentiste, devraient être intégrés à la routine pour préserver la santé bucco-dentaire. La fréquence des visites peut varier de 3 à 6 mois, en fonction du niveau de risque et des habitudes d’hygiène de la personne.
Autrices
Dre Karyne Spina, BSc D.M.D. Docteure en médecine dentaire Studio Dentaire Midtown
En collaboration avec
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec
Alexandra Potvin-Desrochers, PhD. Chercheuse d’établissement. Centre de recherche du CISSS de l’Outaouais. Professeure associée. École interdisciplinaire de la santé. Université du Québec en Outaouais.
Novembre 2024
Gestion des troubles de déglutition
La dysphagie, ou trouble de la déglutition, est une difficulté ou une incapacité à avaler. La personne éprouve des difficultés à faire passer des liquides (salive, eau ou breuvages) ou des solides (aliments ou médicaments) de la bouche vers l’estomac. Bien que les troubles de la déglutition apparaissent principalement aux stades avancés de la maladie, ils peuvent être présents aux stades précoces, où ils passent souvent inaperçus.
La dysphagie touche environ 40 à 80% des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, avec un impact significatif sur leur qualité de vie. Les altérations neurologiques liées à la maladie peuvent affecter les muscles de la déglutition, réduisant la coordination et la force nécessaires pour avaler efficacement, ainsi que le contrôle des muscles de la gorge et de l’œsophage.
La dysphagie augmente les risques de détérioration de l’état de santé, notamment par la malnutrition, la déshydratation, les difficultés à prendre des médicaments, ainsi que l’isolement social lié à la durée des repas et aux choix alimentaires restreints. Elle est associée à une pneumonie par aspiration, cause fréquente d’hospitalisation pouvant mener à de graves complications, voire le décès. Cette infection peut survenir lorsque des aliments ou liquides pénètrent silencieusement dans les poumons chez certaines personnes.
Pistes de prévention
– Consultez dès que possible des professionnels, tels que votre infirmière, orthophoniste ou nutritionniste, après le diagnostic afin d’identifier des actions adaptées à votre situation et de prévenir l’apparition ou la progression de la dysphagie.
Pour préparer un rendez-vous médical, notez dans un journal les symptômes suivants observés par vous ou vos proches :
* Salivation excessive
* Incapacité à dégager les aliments de la bouche
* Sensation de nourriture coincée dans la gorge
* Voix gargouillante
* Toux en mangeant ou en buvant
* Étouffements avec la nourriture, les liquides ou la salive
* Difficultés à avaler les médicaments
* Douleurs lors de la déglutition
* Gêne dans la poitrine ou la gorge
* Perte du poids
Stratégies pour gérer la dysphagie au quotidien
Après une évaluation, votre équipe soignante peut élaborer un plan d’autogestion pour limiter les risques d’étouffement, faciliter la déglutition et rendre les repas plus agréables.
Ce plan peut comprendre les actions suivantes :
* Ajuster votre posture pendant les repas
* Adapter votre alimentation pour faciliter et sécuriser la déglutition (aliments mous, boissons épaissies)
* Éviter de mélanger des aliments de textures différentes (ex. flocons de maïs avec du lait)
* Manger plus lentement et en petites bouchées
* Consulter votre médecin sur le moment et la dose des médicaments, car la prise de lévodopa avant les repas pourrait aider à la déglutition
* Renforcer les muscles de la bouche, de la langue et de la gorge
Vous pouvez également essayer ces conseils :
– Prenez de petites bouchées pour mieux contrôler la mastication et la déglutition
– Assurez-vous d’avoir vidé votre bouche avant chaque nouvelle bouchée
– Contractez fermement tous les muscles de votre bouche et de votre gorge pour pousser les aliments vers l’estomac et éviter qu’ils ne restent coincés
– Passez la langue autour de votre bouche pour vérifier qu’il ne reste plus de nourriture
– Évitez les distractions, comme la télévision
– Buvez des liquides très froids le matin ou pendant les repas pour faciliter la déglutition
Pour en savoir plus :
Visitez le site web du Programme EMPATIC et visionnez les vidéos des Conseils d’experts : https://parkinsonquebec.ca/…/en-ligne/programme-empatic/
Comprendre la dysphagie
Dysphagie: Stratégies pour optimiser les repas
Dysphagie : Reconnaître les difficultés à mastiquer et à avaler chez mon proche
Autrice
Dora Rodriguez, M Sc. Directrice du développement de la recherche scientifique. Parkinson Québec